Track III : Itinéraire d'une panthère noire - Pam Grier.

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En 1949, en Caroline du Nord, nait une afro-américaine comme les autres : Pamela Grier.

Famille banale, vie banale, jusqu'au jour où Pamela décide de participer à des concours de beauté. Fin des années 60, celle-ci "tape dans l'œil" d'un agent hollywoodien présent à l'un de ces concours, Dave Baumgarten. Dave lui propose alors de rejoindre Hollywood pour y tenter sa chance. Pamela accepte et y décroche un travail de standardiste. Parallèlement, celle-ci débute un cycle de cours d'art dramatique. Pamela devient alors "Pam Grier", la future panthère noire qui marquera l'histoire du cinéma américain des seventies.

C'est grâce à ses talents de comédienne et à sa superbe plastique que Pam décroche en 1970 son premier rôle dans un film de Russ Meyers : Orgissimo. Le film, inclassable, narre l'histoire d'un groupe de rock féminin entrainé par leur manager dans de bizarres orgies et autres "drogues party". Le trio y croisera la route d'un transexuel, d'un nazi ou d'un gigolo impuissant. Drôle de début de carrière pour celle qui deviendra l'icône féminin de la Blaxploit.
Ce n'est que trois ans plus tard, après quelques films, que Pam devient culte. En cette année 1973 sort le film de blaxploitation "Coffy". Pam y joue le premier rôle : celui d'une infirmière dont la sœur est tombée dans la drogue. Coffy, la panthère noire de Harlem, assure son travail d'infirmière le jour et chasse les dealeurs la nuit. Entre temps, Coffy voit l'un de ses amants se faire assassiner. Commence alors une expédition punitive des plus rancunières.
Ce film est l'un des meilleurs de la blaxploitation. Sa bande originale est assurée par Roy Ayers (oui, le même Roy Ayers qui a livré ses Vibrations sous le nom de "Roy Ayers Ubiquity").
La même année, Pam joue dans le film d'horreur le plus connu de la blaxploit : "Scream, Blacula, Scream", une sorte de Dracula version Black, étant la suite du premier volet "Blacula".

Pam enchaine alors les rôles dans le cinéma de blaxploitation. En 1974, Pam devient Foxy Brown pour le même réalisateur (Jack Hill). Succès total pour ce qui deviendra le deuxième meilleur film de la blaxploit'. Foxy Brown raconte également l'histoire d'une vengeance : celle d'une femme, Foxy, interprétée par Pam Grier, dont le petit ami vient de changer de visage afin d'échapper à la pègre suite à une mission d'infiltration. Oui mais voilà, le frère de Foxy, Link, a de sérieux problèmes avec cette pègre, et décide de balancer le petit ami de Foxy pour sauver sa peau. Les deux se font assassiner. Foxy part alors en expédition punitive. La bande originale du film est signée Willie Hutch, et ça sonne funk comme on l'aime.


Pam continue dans la blaxploitation jusqu'à son déclin : Bucktown, Sheba Baby, Friday Foster...
Puis le mouvement s'estompe, avant de finalement rendre l'âme, laissant tout de même derrière lui quelques pièces cinématographiques immortelles, et de nombreuses soundtracks jazz ou funk valant le détour pour tous les fans du genre.
En 1988, un an après son apparition dans le Cosby Show, Pam apprend qu'elle est victime d'un cancer qui ne devrait lui laisser que 18 mois à vivre. Celle-ci se bat longuement et en sort la tête haute. Entre temps, elle aura continué dans le cinéma via des seconds rôles, dans des films pas toujours à la hauteur de la panthère qu'elle était.

Il faudra attendre 1997 pour que Pam revienne sur le grand écran dans un rôle proportionnel à son talent. Et ce film, ce n'est pas n'importe quel film, puisque c'est Jackie Brown, l'hommage de Tarantino aux films de la Blaxploitation. Au casting : Pam, De Niro, Samuel L. Jackson et Bridget Fonda. Rien que ça ! Pam y endosse le rôle d'une hôtesse de l'air profitant de son statut pour "faire passer" des armes à feu d'un endroit à l'autre.

Ce film sera le dernier du genre, et Pam Grier continuera sa carrière cinématographique dans d'autres voies, du film S.F "Ghost of Mars" à la série télévisée "Smallville", laissant derrière elle un patrimoine culturel inestimable. Le cinéma blaxploit' est l'acte de naissance de grandes OST ayant révélé des artists tels que Roy Ayers, Curtis Mayfield ou Earth Wind and Fire, et ce sont dans ces OST que les deejays hip-hop ont puisé beaucoup de leurs samples lors de la naissance du mouvement rap.

Pam Grier n'est pas seulement une actrice, c'est aussi le point de jonction entre la féminité, le cinéma, le mouvement Black Panther et la musique afro-américaine. Il est à noter que Pam a sorti une autobiographie intitulée "Foxy : My life in three acts". Autobio qui paraît-il est jonchée de "détails croustillants".

Visionner le Trailer de Coffy.

Spiro 4 Culture Street