Jazz, drogue, amour. Jazz drug et amour du jazz. Droguée de jazz et d'amour.
Trois mots-clefs et une multitude de déclinaisons pour caractériser Eleanora Fagan, nettement plus connue sous le pseudonyme de Billie Holiday. Vous publier une simple biographie de cette grande dame serait à la fois un long exercice et une manière très peu originale de la mettre en valeur. Si réellement vous tenez à lire une biographie de Billie, optez pour L'âme de Billie Holiday, par Marc-Edouard Nabe.
Le fantôme de Billie, c'est l'aura de bonheur, de joie et de frissons dégagée par sa voix brisée. L'aura qui masque les ténèbres d'une vie de malheurs, de prison, d'endettement, de drogue, de racisme, de problèmes de couple et de santé. Santé brisée, couples brisés, vie brisée, voix brisée. Le masque souriant qui illumine le visage en pleurs.
Le fantôme de Billie, c'est l'errance de son âme dont la voix résonne encore, plus de 50 années après son extinction funèbre sur un lit d'hôpital. C'est la construction d'une œuvre majeure à travers l'auto-destruction corporelle si propre aux artistes de jazz. C'est la douceur d'un timbre vocal venu nous narrer de quelle façon l'Amérique organise des fêtes où l'on pend des hommes noirs. C'est la pureté, la vérité.
Le fantôme de Billie Holiday, c'est celui qui vient hanter le patrimoine musical de tout jazzman, qu'il l'avoue pleinement, à demi-mots ou pas du tout. C'est l'immortalité d'ondes sonores ayant fait vibrer des salles et des publics. C'est la délectation de la souffrance au profit d'autrui, le don de soi quasi-religieux d'une chanteuse à son auditoire. C'est également de cette souffrance que le futur Malcolm X se délecta le soir où ses ennuis avec la pègre locale s'aggravaient. C'est la force de la faiblesse.
Billie nous laisse en héritage son œuvre musicale et son fantôme. Cet héritage est universel.
Le fantôme de Billie erre encore.
Un des rares articles intéressants sur Lady Day :
Le jour et la nuit
Sublime oeuvre et tragique histoire !
RépondreSupprimerIl y a un excellent film réalisé par Berry Gordy, avec Diana Ross dans le rôle titre et Billy Dee Williams : Lady Sings the Blues
Merci Melvin, je suis passé à côté de ça. Toujours premier sur le bon cinéma ;)
RépondreSupprimerMagnifique livre, en effet.
RépondreSupprimerSur Billie - et surtout à propos de "Strange Fruit" - il faut absolument lire le livre de David Margolick...
http://www.alliaeditions.com/Catalogueview.asp?ID=466
Un livre de plus à ajouter à ma liste d'achat. Un grand merci Jazzques.. Je me permets également d'ajouter ton blog à mes "liens intéressants", j'aime beaucoup la mise en forme et l'ambiance qui s'en dégage. Le contenu aussi, évidemment..
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